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Chagrin en temps de jeunesse

Le chagrin fréquente aussi que la joie nos écoles

Le chagrin, autant que la joie, fréquentent nos écoles

Du point de vue littéraire, la première idée que l’on peut souligner sur le livre de Pennac, « Chagrin d’école ». c’est la difficulté à le classer dans un genre précis. Ce n’est pas un roman, même s’il raconte des événements et des épisodes à la manière d’un récit. Ce n’est pas un essai non plus car son style est bien éloigné de la froideur et objectivité qui accompagne souvent cette sorte des productions.
Qu’est-ce que c’est que le livre alors ? On pourrait dire que ce sont les mémoires incomplètes d’un professeur qui paraissent avoir été écrites d’une manière discontinue, selon le temps disponible ou quand l’état d’âme devenait le plus approprié pour se mettre à la tâche.

Il commence par décrire le concept de « cancre », une figure souvent écartée de l’attention générale, même proscrite et condamnée à l’ostracisme. Qui veut s’identifier avec un échec ? Mais Pennac s’est défini comme un « cancre » lui-même. Or il nous parle en première personne des sentiments de ceux qui ne seront peut-être jamais rappelés par leurs copains et même par leurs professeurs. Les sentiments de solitude, d’isolement qui, souvent, obligent les « cancres » à faire des bêtises pour attirer l’attention des autres.

Autoroute solitaire vers un destin incertain

Autoroute solitaire vers un destin incertain

Un sentiment de prédestination qui est renforcé tous les jours par les rires des autres, les châtiments ou les répréhensions des maîtres. Selon Pennac, c’est la malédiction des cancres.
Mais pour Pennac l’échec des cancres c’est aussi l’échec du système et des professeurs, car on ne peut que décrire comme un échec un endroit -l’école- où il n’y a de la place que pour ceux qui sont plus avantageux , les « normales »…
Il discute la convenance d’une telle distribution de la journée scolaire, dans laquelle un élève doit faire « de la gymnastique » quand il doit passer d’une matière à une autre tout à fait différente, soumis à l’exigence d’être chaque fois en pleine dispositions des forces et avec toute sa concentration,… Il dit « des réincarnations en une seule journée » ou bien « Alice au pays des merveilles ».

On pourrait penser à un livre amer ou la vision de ses personnages projette une ombre grise sur les pages. Mais non, c’est un livre optimiste où on peut trouver aussi les sentiments des maîtres, une histoire semée des rencontres « aussi imprévisibles que la forme d’un nuage ».

Le poids de la grammaire

Le poids de la grammaire

C’est à remarquer aussi l’utilisation des figures grammaticales comme le fil conducteur de quelques moments du récit. On utilise ces pronoms « flous » « y » et « en » pour bien décrire les sentiments qui remplissent l’esprit des cancres : ce sont des monstres indéfinis qui n’arrivent pas à se matérialiser d’une manière suffisamment définie comme pour lutter contre eux ; ce sont des « greniers inaccessibles » , des « caves du langage », « une valise qu’on n’ouvre jamais, un paquet oublié dans une consigne dont on aurai perdu la clef ».

Pennac n’oublie non plus sa facette pédagogique et il donne des conseils aux professeurs pour essayer d’être le plus efficaces possibles :
• « parler seulement de la matière »
• « la présence des élèves dans une classe dépend de la présence physique, intellectuelle et mentale du prof »
• Pour Pennac l’apprentissage chez un groupe c’est comme une orchestre : tout dépend de l’exécution précise de la musique mise au service de l’interprétation chorale et coordonnée par la figure autorisée, pas autoritaire, du maître. Le problème ne se pose toujours pas dans l’incapacité ou le manque de volonté des élèves. C’est aussi « qu’on veut leur faire croire à un monde où seuls comptent les premières violons. »
• « La première qualité d’un bon professeur c ‘est du sommeil »
• « Ne parler jamais plus fort qu’eux (les élèves) »
• Il nous montre aussi des trucs suggestifs comme celui de « l’écho », dont le prof répète le nom de chaque élève mimant aussi l’intonation, le son, le volume…

Les vidéos Vodpod ne sont plus disponibles.

Ce serait impossible de commenter en détail tous les aspects du livre. Remarquons seulement quelques extraits de paragraphes chosis par les membres du groupe, le jour de la séance :

Carmen a choisi un des extraits consacré à la classe :
« CHAQUE élève joue de son instrument, ce n’est pas la peine d’aller contre. Le délicat, c’est de bien connaître nos musiciens et de trouver l’harmonie. Une bonne classe ce n’est pas un régiment qui marche au pas, c’est un orchestre qui travaille la même symphonie »…

Pour Natalia un bon extrait c’est celui qui parle des professeurs :
« CE n’était pas seulement leur savoir que ces professeurs partageaient avec nous, c’était le désir même de savoir ! Et c’est le goût de sa transmission qu’ils me communiquèrent »…

Rosa a voulu remarquer une des obsessions de l’auteur :
« SEULEMENT, il y a une quinzaine d’années, aurais-je été le dernier-né d’une fratrie de quatre ? M’aurait-on désiré ? M’aurait-on accordé mon visa de sortie ? Question de budget comme le reste. «
Elle (Rosa) met aussi en relief la cancrerie de l’auteur dans les premières pages du livre, incompréhensible, par rapport à ses origines :
(…) » BIBLIOTHEQUE à la maison, culture ambiante conforme au milieu et à l’époque (père et mère nés avant 1914) : peinture jusqu’aux impressionnistes, poésie jusqu’à Mallarmé, musique jusqu’à Debussy, romans russes, l’inévitable période Teillard de Chardin, Joyce et Cioran pour toute audace… Propos de table calmes, rieurs et cultivés. »

Teresa, a eu un coup de cœur avec les dernières lignes de ce long livre, elle veut savoir « CE qu’aimer veut dire » en pédagogie.
« Ce n’est pas de cet amour-là qu’il s’agit. Une hirondelle assommée est une hirondelle à ranimer, point final. »

Isabel nous offre un beau paragraphe pour parler des élèves
« ILS étaient mes élèves. (Ce possessif ne marque aucune propriété, il désigne un intervalle de temps, nos années d’enseignement, où notre responsabilité de professeur se trouve entièrement engagée vis-à-vis de ces élèves-là). Une partie de mon métier consistait à persuader mes élèves les plus abandonnés par eux-mêmes que la courtoisie mieux que la baffe prédispose à la réflexion, que la vie en communauté engage, que le jour et l’heure de la remise d’un devoir ne sont pas négociables, qu’un devoir bâclé est à refaire pour le lendemain. ….. «

Javier nous rappelle ce paragraphe génial consacrée à Natalie, l’élève qui a des « problèmes » avec la subordonnée conjonctive de concession et d’opposition..

« COMMENT expliquer à cette élève qu’il n’y a pas de quoi s’en faire une montagne, qu’elle l’utilise sans le savoir, cette fichue proposition (une de mes préférées d’ailleurs, si tant est qu’on puisse préférer une conjonctive à une autre…) «
Et voici la petite réflexion que notre directrice Inma fait pour finir ce livre : « N’ayant jamais été un cancre, moi, comme Pennac, j’espère bien avoir su être un prof qui a bien accueilli les élèves cancres et les autres »

Fini avec Pennac ? Pas du tout. C’est sûr que l’atelier va reprendre Pennac dans le futur, un écrivain qui a autant de choses à dire et qui nous apportera sans doute des intenses moments littéraires.

Fiche de lecture

6 Réponses

  1. livre très intéressant et plein d’énergie…. j’ai beaucoup apprécié le cette ouvrage d’une littérature très simple mais ludique….

  2. […] Chagrin en temps de jeunesse Fevrier 2009 […]

  3. […] qui nous ont vraiment touchés : le mélange de nostalgie et de douce douleur scolaire dans «Chagrin d’école» de Daniel Pennac. La magnifique leçon d’histoire et de vie de «Léon l’Africain» d’Amin […]

  4. […] le dernier livre de “notre” Daniel Pennac, que nous aimons bien et qui nous avons connu pour Chagrin d’école, qui a remporté le prix Renaudot […]

  5. […] la préface, Daniel Pennac résume très bien la position de cet auteur d’origine japonaise sur la langue Française qu’il […]

  6. […] Voici un petit extrait d’une livre que nous avons lu, il y a un temps déjà, de Daniel Pennac , « Chagrin d’école » : […]

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