Notre histoire collective à l’Atelier nous a conduit à la découverte d’un auteur que nous avons grandement apprécié lors de la lecture de son roman « Une langue venue d’ailleurs ». En effet, Akira Mizubayashi sera la prochaine étape de notre parcours littéraire lors de cette session.
C’est une merveilleuse opportunité de marier le plaisir d’une belle histoire d’amour avec celui suscité par l’écoute (au fur et à mesure de la lecture) de magnifiques pièces musicales.
Une rencontre entre des cultures et des êtres humains éloignés non seulement par l’immensité d’un océan, mais également par les terribles conséquences d’une guerre mondiale qui a marqué la fin d’une étape de l’humanité et le début d’une autre dont nous sommes encore en attente pour savoir si les promesses d’avenir qui l’accompagnent pourront résister aux allers-retours des avances en matière de droits humains.
L’ AUTEUR Akira Mizubayashi est né en 1951 à Sakata est un écrivain japonais. Il enseigne le français à l’université de Tokyo. Son roman «La Reine de Cœur» a été écrit en français. L’auteur y décrit une histoire d’amour entre une française et un étudiant japonais qui va être fracassée par la deuxième guerre mondiale. Le livre dénonce les horreurs de la guerre et rend un vibrant hommage à la musique.
Cet auteur japonais nous a tellement plu lorsque nous avons lu pour la première fois son premier livre : « Une langue venue d’ailleurs » en Octobre 2013 que je suis sûre que cette fois il ne vas nous decevoir.
Pour faire un petit lien entre ces 2 moments très séparés dans le temps voici un extrait de son premier livre:
« Le jour où je me suis emparé de la langue française, j’ai perdu le japonais pour toujours dans sa pureté originelle. Ma langue d’origine a perdu son statut de langue d’origine. J’ai appris à parler comme un étranger dans ma propre langue.. Mon errance entre les deux langues a commencé… Je ne suis donc ni japonais ni français. »
« Une langue venue d’ailleurs »
Cette fois-ci il s’agit d’une autre errance.
Le roman
« Reine de cœur », parfait condensé de l’art LITTÉRAIRE et MUSICAL . Il est ici question de plusieurs personnages, dont on comprendra au fur et à mesure de l’intrigue qui les relie.
- Voici d’abord Jun, étudiant au conservatoire de Paris, obligé de devenir un soldat de l’armée de Sa Majesté impériale.
- Ayako Amané, l’infirmière qui assiste, impuissante, au bombardement de Tokyo.
- Anna, serveuse dans le bistrot de son oncle en attendant de devenir institutrice
- Marie Mizuné la jeune altiste, et celui qui a signé son premier livre du nom
- Otto Takosch…
- En plus d’autres personnages comme Fernand, par exemple, l’oncle d’Anna, Monsieur Jean, vieillard altiste, …
(Image générée par intelligence artificielle à partir d’un épisode paru dans le roman, où un soldat japonais, le protagoniste, se trouve contraint de tuer un autre Chinois, une expérience qui le traumatisera pour le restant de sa vie).
Nous assistons dans cette lecture aux pièces d’un puzzle et c’est ce que nous allons parcourir et assembler ce puzzle de personnes, caractères, sentiments, idées, enjeux historiques , des pièces de musique et surtout deux pays, deux cultures: La France et le Japon très inconnus entre eux à cette époque-là et chacun plongé dans des guerres dont on subit encore les conséquences… (Il faut se laisser bercer par la prose d’Akira Mizubayashi, Le Figaro)
Rien de mieux pour interpréter les premiers paragraphes si troublants.. les horreurs de la guerre qui bousculent le lecteur dès les premières lignes et qui sont très et plus forts… que le dessin tel quel.. mais c’est bien vu…
Possibles sujets à traiter :
- La sensibilité de l’auteur et ses propos musicaux. La musique et les mots unis comme pouvoir de « sauvetage » Un livre écrit en un français remarquable,
- Déclaré l’un des meilleurs livres de l’année 2022…
- Un roman d’amour ……. Qui perdure à travers le temps et dans la vie d’autres personnages..
- Une ode à la liberté : ne pas accepter et se rebeller contre les idées et les actes de massacre qui découlent de toute guerre . Ne pas vouloir faire la guerre..
- Le fatalisme historique qui retombe sur les vies anonymes et leur destin
- La souffrance et le délire de ceux qui reviennent des guerres et de ceux qui restent dans le champ de bataille « pays en proie à la folie belliciste, au désir d’expansion coloniale, à la politique fanatique d’un État militarisé ».
- Un roman qui cherche à brosser le portrait d’un musicien résistant broyé par la violence de l’Histoire… Il est enrôlé dans l’armée, il est amené à connaître et même à commettre des atrocités, mais […] il fait tout pour ne pas perdre son âme, au risque de devenir fou… (critique littéraire)
- Un chassé-croisé =cruce entre le passé et le présent qui entremêle la petite histoire à la grande Histoire
- A mode de conclusion, voici l’opinion d’un lecteur
J’admire profondément qu’un japonais devienne un écrivain français. Nous avions des irlandais, des roumains, des chinois, mais pas encore de japonais. (du moins à ma connaissance)
Quel lien culturel et humain merveilleux ! Comment vous remercier ?
Une petite biographie d’Akira Mizubayashi
Akira Mizubayashi est un écrivain et universitaire japonais né à Tokyo en 1951. Il a étudié la littérature française à l’Université de Tokyo avant de poursuivre ses études en France, où il a obtenu un doctorat en lettres à l’Université Paris III – Sorbonne Nouvelle.
Mizubayashi a consacré une grande partie de sa carrière à l’enseignement de la langue et de la littérature françaises à l’Université Sophia de Tokyo, où il est devenu professeur émérite. Son expertise académique s’est reflétée dans son travail d’écriture, notamment dans ses essais et ses romans.
Il a publié son premier ouvrage, « Une langue venue d’ailleurs, » en 2003. Ce récit autobiographique explore sa relation avec la langue française et les complexités de l’identité linguistique et culturelle.
En 2009, il a publié « Un amour de frère, » un roman poignant basé sur la vie de son frère aîné atteint de surdité. Cette œuvre plonge dans les défis et les triomphes de la communication au sein de sa famille.
En 2016, « Le poids des secrets » est paru. Ce roman explore le silence et les non-dits au sein d’une famille japonaise, révélant les mystères enfouis dans le passé.
Enfin, en 2020, Akira Mizubayashi a publié « Reine de Cœur, » un roman qui explore les thèmes de la mémoire et de l’identité, mettant en scène une femme japonaise découvrant des lettres d’amour cachées échangées entre son grand-père et une mystérieuse correspondante française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ces ouvrages offrent une perspective fascinante sur l’évolution de l’écriture d’Akira Mizubayashi au fil des années, tout en explorant les thèmes de l’identité, de la mémoire, de la communication et des liens familiaux.
Anthologie Musicale
Une des singularités du roman « Reine de coeur » c’est qu’il est plein de références musicales qui font un vrai personage elles-mêmes. Voici ce petit recueil des pièces les plus répresentatives.
De vivre voix (rfi): Littérature: Akira Mizubayashi, l’amour et la musique, entre France et Japon
Voici de diverses critiques littéraires sur le roman sur
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