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Les multiples splendeurs de l’amour

Voici quelques commentaires à propos du livre « L’amour » de François Bégaudeau, qui a été le protagoniste sur notre table de lecture le 19 Janvier 2023. Un débat intense, comme toujours, pas seulement sur le sujet, le style littéraire mais aussi (et surtout) sur les impressions et les idées provoquées par la lecture d’un roman qui s’approche d’un sentiment qui devient le moteur des êtres humains pas si souvent qu’il le faudrait.

Le commentaire d’Antonio

Lorsque l’on commence à lire le roman de Bégaudeau, la première sensation que l’on éprouve est celle de l’étrangeté et, au fur et à mesure que la lecture progresse, de contrarieté face à une conception littéraire de l’amour très éloignée de la vision sublime que, de la mythologie gréco-latine classique à nos jours, on nous a montrée de l’amour, associée à la passion, aux moments de ravissement et d’aliénation, aux rencontres et aux malentendus entre amants…. L’auteur nous offre au contraire une image qui rompt avec ce stéréotype, une vision triviale de l’amour, la véritable histoire d’amour d’un couple – dont la description physique est omise – et qui est ce que vivent la plupart des mortels ordinaires : La cour – dans le cas de Jacques, il utilise son chien et son scooter comme armes -, le mariage, les difficultés économiques, l’arrivée inopportune de l’enfant et toutes sortes de vicissitudes liées à son éducation, les infidélités mutuelles… jusqu’à l’arrivée de la mort après cinquante ans de vie commune. Avec une technique que l’on pourrait qualifier d’impressionniste en raison de son dynamisme expressif, le roman avance parfois de manière frénétique, avec des séquences de phrases courtes – souvent juxtaposées – qui condensent et synthétisent le temps et l’histoire du récit en un tout continu, sans division en chapitres. L’abondance de structures nominales et, fréquemment l’omission de signes de ponctuation, affectent ce dynamisme. Il est également important de souligner l’utilisation d’un registre approprié au statut des personnages – le décorum – qui est très éloigné du niveau soutenu d’autres romans, et qui contribue à l’idée de vraissemblance et permet au lecteur de s’ y identifier avec encore plus d’empathie. La lecture de L’amour nous fait réfléchir sur le concept d’amour, si proche de celui que la grande majorité d’entre nous vit et ressent lorsque la passion allumée par les flèches dorées de Cupidon, au début d’une relation, s’atténue progressivement au fil du temps et que c’est la coexistence quotidienne, avec tout ce qu’elle implique, qui est le moteur qui continue à la soutenir.


Le commentaire de Begoña

J’ai fait une première lecture disons « aseptique », sans lire la 4ème des couvertures et sans écouter l’interview de l’auteur, j’ai eu du mal à m’accrocher au livre, d’abord à cause du nombre de nouvelles expressions de l’argot, mais aussi à cause de l’histoire que j’attendais et qui n’existait pas. Après cette première lecture, je me suis dit que l’auteur voulait parler de l’amour à la vie simple…donc, cela valait la peine de relire une deuxième fois pour mieux comprendre.Je crois que je n’aurais rien compris si je n’avais pas écouté l’interview sur youtube, et c’est ainsi que je peux dire avec un peu plus d’argument que je n’ai pas aimé le roman… même si j’ai  beaucoup aimé l’interview et le but principal de l’auteur de parler de la brièveté de la vie à travers l’anodin. Dans la première partie du roman, François Bégaudeau fait un portrait de l’amour romantique dont la plupart ne veulent pas parler: l’amour non réciproque. Bégaudeau parvient à presque ridiculiser la façon de gérer cet amour de la part de Jeanne, la protagoniste, mais avec laquelle nous pouvons tous nous identifier…moi par exemple. Bien que nous n’ayons aucune description précise, moi j’ai l’impression que l’auteur se moque un peu de sa protagoniste, peut être juste pour mettre en valeur ce qui se passe après quand elle tombe amoureuse de Jacques, ou peut être aussi, à mon avis, la façon d’attirer l’attention sur le lecteur.  Le manque de descriptions rend un peu difficile de suivre  ce soi-disant histoire d’amour, mais Bégaudeau fait une très bonne description spatio-temporelle, qui devient l’enjeu du roman. Dans 90 pages, l’auteur raconte toute une vie, 50 ans…et c’est la vitesse de la vie, ce que Bégaudeau décrit à la perfection. À vrai dire cette petite histoire ne nous laisse pas indifférents, et je suis sûre que chacun d’entre nous va en tirer une leçon différente. Voici la mienne…en tant que devise de vie: profitez de la vie, car elle est très courte et essayons de faire de l’ordinaire quelque chose d’extraordinaire.

Le commentaire de Javier

« L’Amour est l’un de ces livres qu’il faut relire pour exprimer pleinement l’intention et le message que les mots du roman nous offrent. À mon avis, nous sommes face à un anti-roman : pas de personnages héroïques, pas d’histoire épique ni de rebondissements dans l’intrigue ; le narrateur adopte un rôle dépourvu d’émotions, décrivant parfois de manière froide les événements qui façonnent la vie des protagonistes… Les « défauts » que l’on peut percevoir lors de la première lecture deviennent les aspects les plus appréciés lors de la seconde : si la banalité de l’histoire nous frappe au début, c’est bientôt parce que nous nous y retrouvons représentés, identifiés aux événements quotidiens qui sont aussi les nôtres. Un amour qui abandonne rapidement la passion pour devenir une compagnie. Une transformation souvent appréciée seulement lorsque l’âge se pose sur nos épaules, apportant une sagesse tardive mais couvrant d’un voile de cohérence les efforts passés. Le roman de Begaudeau représente la normalisation de la vie. On peut se reconnaître dans ces pertes qui constituent le substrat de notre parcours, dans ces renoncements aux rêves de jeunesse qui nourriront les sourires nostalgiques de la vieillesse. Une troisième lecture m’attend. »

La complexité d’une vie, enfermée dans quelques pages du livre de Begaudeau, constitue un miracle quotidien à méditer : c’est la normalité de nos existences qui confère de l’authenticité à cette aventure unique, unidirectionnelle, où le regret n’a aucun sens, menant vers un futur qui s’amenuise au fur et à mesure que l’on avance sur un chemin toujours inconnu et qui aboutit à un présent de plus en plus ambitieux. Une mosaïque d’expériences, d’émotions… qui nous explique, qui remplit la palette de couleurs, chacun de nous peignant le portrait de ses choix.

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